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Scolies
28 octobre 2011

XXII

Il ne faut faire aucune concession à la teutomanie.

 Schopenhauer

 C0026094_Martin_Heidegger__caricature_SPL

Cette phrase n'eût pas eu toute sa puissance si ce n'eût pas été un allemand, l'un des plus grands et le plus lucide de son siècle, qui l'avait écrite. Schopenhauer (Schopi pour les intimes) l'avait vu en branle, la teutomanie, il savait de quoi il causait, il en souffrait... Les piquants mots de Schopenhauer contre Fichte ou Hegel n'ont pas perdu leur agréable cruauté ; et son style, si peu allemand, continue à fouetter, par sa clarté et sa rigueur, tous les philosophailleurs, tous les fonctionnaires hégéliens, fichtéens, shellingéens (je ne sais s'il y a un mot plus élégant pour les désigner), en somme, tous les propagateurs de galimatias philosophiques. La formule de Schopenhauer est un cri de guerre et de ralliement éternel contre la grossièreté des schleus... L'absence de grâce, vice suprême des boschs... L'esprit de pesanteur, ennemi de Schopenhauer et de Nietzsche... Comment ne pas mépriser l'allure boiteuse de la pensée de Hegel, de Husserl, de Heidegger et de tant d'autres éminents philosophes dont le nom commencent, ce qui n'est sans doute pas un hasard, par un H ? Car la philosophie, avant tout, se sent ; des affects sont contenus dans les livres de philosophie ; mais quelle différence entre la grâce sévère du Monde comme Volonté et comme Représentation et la soupe conceptuelle, mille fois touillée, qu'est la Phénoménologie de l'Esprit !

Les teutons ont trop longtemps dominé la philosophie. L'allemand est parfois considéré, avec le grec, comme la figure du philosophe : c'est une infamie pour les grecs. Encore au XXème siècle, on vit trop de philosophes imprégnés de la bouillie teutonne, à l'instar du petit Sartre... Brumes, brouillards, nuages, dégagez de la philosophie ! Allez-vous en, concepts fumeux ! Nous voulons des phrases et des concepts fermes et lumineux. L'intelligence, comme la beauté, se compare toujours à la lumière, jamais à l'obscurité. L'esprit teuton, c'est l'amour de la pénombre. Comparaison délirante et tout à fait partiale entre l'obscurité teutonne et la lumière française : d'un côté, Heidegger enculant Hegel ; de l'autre, Montesquieu brossant les cheveux de Descartes. Ça ferait un beau tableau, tiens...

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