CCLXVII
Aimant avant tout la paix et le repos je n’ai jamais trouvé en toi que troubles, orages, larmes ou colère.
– Flaubert
On ne peut pas à la fois jouir des aventures du coeur et de la tranquillité de l'âme ; il y a là une contradiction insoluble, implacable, irrémédiable ! Au fond, le problème ne vient pas de notre femme, mais de ce que nous voulons, nous ; il faut savoir vouloir ce qui est le mieux pour nous, et le vouloir réellement. L'homme qui se plaint des jérémiades incessantes de sa femme, en lui reprochant amèrement ses caprices fatigants et ses émotions bruyantes, et nous sommes tous un peu cet homme là, ne mérite que ce qu'il a voulu. C'est l'amour de Dieu qui conduit à la paix de l'esprit, non l'amour des femmes ; et si nous voulons consacrer entièrement notre vie à l'art, à la religion, ou à une activité quelconque exigeant la paix de l'âme, il va de soi que nous ne pourrons pas nous comporter comme des Don Juan. Entre le mouvement, d'ailleurs souvent instructif et fécond, des passions de l'âme, et l'équillibre de l'esprit favorable à la plénitude des forces, il faut choisir. Flaubert l'a compris ; et il a bien choisi.