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Scolies
4 décembre 2011

LIX

Elle avait deux planètes pour nichons...

Céline

 Tizian_102

Je dois préférer les modestes satellites aux planètes extravagantes, qui elles me mettent toujours mal à l'aise... Deux lunes plutôt que deux Jupiter ! L'incarnation picturale la plus réussie de la beauté est pour moi, depuis que je l'ai découverte, la Vénus du Titien, la Venere di Urbino ; j'aime tout en elle : le châtain des cheveux ; le regard envoûtant, séducteur, pénétrant ; la position du corps tout entier, exprimant le confort le plus attirant du monde, ce corps si majestueusement courbé ; mais les mains aussi, ces mains qui parlent plus qu'aucune autre main dans l'histoire de la peinture ; et les seins évidemment, les seins légers, d'une beauté sans emphase, parfaits... Cette Vénus me suit du regard depuis longtemps, lorsque j'y pense, mais aussi, bien souvent, lorsque je suis devant mon ordinateur, puisqu'elle est mon fond d'écran préféré (et c'est une grande force de la technologie – si souvent décriée qu'il n'est pas injuste de lui faire ce petit hommage – que de rendre comme omniprésentes les images que nous aimons). À l'inverse, la grandeur démesurée des planètes-nichons m'effraie ; j'y trouve toujours un côté grotesque et quelque peu ridicule, comme une caricature de la fertilité, qui me fait davantage rêver de devenir un gamin jouant avec les mamelles d'une vache qu'un homme heureux d'honorer un temple de la beauté. La multiplicité des goûts des hommes est toujours étonnante ; impossible de figer la beauté, elle se meut, elle s'échappe toujours, malgré les vaines tentatives des hommes de l'attraper et de l'enfermer.

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